Au fond du lit poisseux de l’immense hôpital Où je combats en vain la mort qui me surveille, Je hurle obstinément d’une voix sans pareille Pour qu’une aide de nuit m’apporte mon bocal.
Effrayé par l’écho du refrain sépulcral, Qui résonne sans fin au creux de mes oreilles, Je noie mes insomnies dans le bon jus de treille, Que m’offre quelquefois un interne amical.
Je me laisse entraîner sur une pente affreuse, Barbelée de douleurs dont les fins poignards creusent Un funèbre chemin dans mon corps altéré.
J’entasse les cachets que les soignants me donnent, Afin de composer un cocktail coloré Pour éteindre bientôt l’horreur qui m’empoisonne.