Va-t’en, mon infidèle, et laisse-moi tranquille. Ancrée dans ma souffrance au goût de déraison, J’injecte dans ma plume un sulfureux poison Déversé en tromblons de tristesse servile.
Je te croque, coquine à l’humeur versatile. À l’encre du chagrin, j’écris ta trahison En sonnets flamboyants, hâtant ma guérison. Au rythme de mes vers, ma peine s’éfaufile.
Le défilé des jours chassera mes soucis Dans les limbes profonds du passé obscurci, Loin du furieux lacis où mon esprit s’agite.
Dans la douce amnésie des lendemains meilleurs, Je relirai ces mots sans sangloter, maudite. Mais ce soir, ce tercet s’efface sous mes pleurs.