Fébrilement cachée dans la foule anonyme D’où monte un brouhaha aux accents étrangers, Je me laisse emporter, au mépris du danger, Par un flot de couleurs que le soleil anime.
Pour fuir le boniment d’une poupée sublime, Zélée à m’envoûter de ses cils allongés, Je m’échappe d’un bond avant de me plonger Dans un bar ténébreux où ma douleur s’arrime.
Accoudé au comptoir, un membre du clergé Me noie dans un torrent de sermons outragés Par les rires narquois de prophètes du crime.
L’ange de la folie m’invite à voyager Sur l’océan fougueux de mes vers dont les rimes Effacent les échos de mes doutes intimes.