Tranquillement assise au fond de la maison, Dans la tiède torpeur que taquinent les mouches, Ce soir, je sens monter jusqu’au bord de ma bouche Un torrent qui dénonce une aigre trahison.
Tandis que ce secret dévore ma raison En tirant sur ma joie ses funestes cartouches, Je retiens vaillamment la colère farouche Qui sème dans mon sang son véhément poison.
Tristement enfermée dans mon cuisant silence, Je drape mes propos d’un voile d’ignorance Pour éviter les feux d’un stérile conflit.
Lorsque l’affreux mystère assombrissant mon âme Se dissipe à jamais sur l’aile de l’oubli, J’applaudis ma sagesse, hostile aux mélodrames.