Dans mon esprit se vautre un superbe chat noir, Impassible témoin de mes rêves fugaces, Prompt à me réveiller quand le soleil remplace La lune qui s’enfuit vers les portes du soir.
Pendant que des nuées s’acharnent à pleuvoir, L’animal, que le bruit sur la toiture agace, Miaule effroyablement, afin que je lui fasse Un abri confortable au creux de mon peignoir.
Dans mon âme envahie de rancunes tenaces, Le félin, animé d’une indicible audace, Dévore les chardons de mon vain désespoir.
Sous son regard brûlant de volupté, s’effacent Les peines de ma vie sur le fil du rasoir, Tandis que sa tendresse assure son pouvoir.