Loin des jardins fleuris de mon gracieux village, Je vadrouille en solo dans l’austère cité Parmi un bataillon de piétons agités, Aux oreilles vrillées par des klaxons sauvages.
Sous le ciel envahi de ténébreux nuages Zélés à déverser d’amères saletés Pour transformer la ville en dépotoir crotté, Je marche en regrettant mon verdoyant bocage.
J’avance au gré des rues sous les yeux hébétés De clochards décharnés, aux rêves avortés, Pressés de s’embarquer pour leur dernier voyage.
Je me heurte en silence à l’âpre cruauté De mon immeuble gris où d’hostiles visages Augurent froidement mon imminent naufrage.