Voici mon cœur, Madame, enfin, ce qu’il en reste. Regardez, je vous prie, ce vagabond usé Où la main du silence achève de creuser Le caveau ténébreux de ses chagrins funestes.
Faites dès maintenant un secourable geste Vers ce frêle vaincu afin de l’apaiser. Dardez sur sa faiblesse vos regards embrasés Pour assécher le flot des regrets qui l’infestent.
Drapée dans la passion de vos trente printemps, Ravivez prestement sa gaieté en chantant Un air aussi soyeux qu’un accord de guitare.
Offrez votre tendresse à ce guerrier ombreux Afin que, dans vos bras, guéri, il se prépare À bâtir le jardin de votre amour heureux.