Je nageais dans mon coin, mangeais des pèlerins, J’avais une compagne et très peu de chagrin. Je régnais sur le Nil, j’effrayais les touristes, J’en croquais quelques-uns, les méchants et les tristes. J’invitais mon cousin, féroce caïman. Au fil de la journée, nous dévorions gaiement Des poissons, des oiseaux, de tendres antilopes. Vous les avez tués, exportés en Europe. Devenus cuir luxueux, ils feront de beaux sacs. Je reste seul ici avec mon cœur en vrac.