Tandis que j’entrevois la griffe de la mort, Calmement érigée à l’orée de mon âme, J’exhorte le démon à attiser ses flammes Pour calciner l’effroi qui pétrifie mon corps.
Dans mon être envahi par d’atroces remords, Le spectre du néant plante de fines lames Qui découpent le fil de mes pensées infâmes En infimes débris que j’oublie sans effort.
Mon esprit, délivré de sa vaine tristesse, Se love dans le vide où plus rien ne l’oppresse, À l’abri du fracas des humaines passions.
À l’heure d’aborder à la nuit éternelle, Je m’envole apaisée, rebelle aux tentations, Désormais insensible aux illusions mortelles.