Une armée d’infirmiers au regard assombri S’agite dans la chambre où mon insomnie creuse Un caveau ténébreux que ma plume fiévreuse Orne de vers empreints de remugles pourris.
Dans le désert glacé de l’amour désappris, J’égrène mon angoisse en heures douloureuses, Scandées par le tic tac que la pendule affreuse Martèle obstinément au creux de mon esprit.
Ma conscience, gavée de substances poudreuses, Vogue sur l’océan de l’amnésie scabreuse, Dans la nuit gangrenée par mes rêves flétris.
Aux portes barbelées de l’aurore cireuse, Je m’éveille en lâchant un juron de mépris, Tandis qu’à mon chevet, un médecin sourit.