Au terme douloureux de notre lent naufrage Abreuvé de tonneaux d’un infâme pinard Inapte à adoucir ton masque furibard, Je sens sourdre en mon cœur une ivresse sauvage.
Pendant que tu aboies en écumant de rage, Sous l’œil indifférent de ton puant clébard, Je m’exhorte à lâcher l’impavide pétard Que je pointe à présent sur ton hideux visage.
Quand ma main, raisonnée par ma conscience sage, Troque le pistolet contre un sac de voyage, J’entends siffler le train de mon prochain départ.
En chemin pour un monde exempt de tes orages, Je me laisse entraîner par l’ange du hasard, Qui me pose bientôt à la porte d’un bar.