Sur les trottoirs plantés de chênes rabougris, Le fleuve des passants déverse la complainte De l’ennui sirupeux des vies en demi-teinte, Blotties dans le tréfonds des faubourgs de Paris.
Dans la ville étouffée par des nuages gris, Des clochards déplorant leur espérance éteinte Taquinent gauchement des fées aux lèvres peintes, Qui dardent en retour un regard de mépris.
Aux portes de la nuit, le bruyant labyrinthe Des avenues pétries d’une allégresse feinte Abrite un défilé de promeneurs flétris.
Dès que l’aube livide efface les empreintes Des cauchemars tapis dans les chastes esprits, Le sommeil engloutit les lascives houris.