Aussitôt que la nuit étire sur la ville Son voile ténébreux, complice des rêveurs, Je quitte le foyer dont l’austère froideur Attire en mon esprit des fantômes hostiles.
Dans un quartier bondé de piétons volubiles, Je flâne en répondant aux propos enjôleurs De poupées tarifées par un rictus moqueur, Avant de m’échapper vers une rue tranquille.
Quand un chant velouté ranime dans mon cœur De lointains souvenirs au parfum du bonheur, Je souris à la fée que la lune profile.
Émue par sa beauté, je forme en son honneur Un bouquet insolent de vers, où s’annihilent Les chagrins qui polluent mon âme versatile.