Sur la place ombragée, la limpide fontaine, Impassible témoin des rendez-vous du soir, Offre inlassablement son lumineux miroir Aux ravissants minois au teint de porcelaine.
Adroitement tapie à l’abri du grand chêne Zélé à empêcher les nuées de pleuvoir Sur sa vasque de pierre ornée de chardons noirs, Elle joue aux amants sa chanson de sirène.
Elle immerge l’écho du brûlant désespoir Des esprits ballottés sur le fil du rasoir Dans la fraîche gaieté de son eau souveraine.
Son torrent cristallin aux lueurs d’ostensoir Accroche un arc-en-ciel pour calciner les peines Des promeneurs conquis par sa beauté sereine.