Après avoir chassé mes démons rancuniers, Zélés à ressasser nos sanglantes bagarres, Je me laisse envoûter par un air de guitare, Qui réveille en mon cœur des souvenirs princiers.
Portée par la musique aux accords printaniers, Je quitte le logis dont la froideur m’effare, Afin de me plonger dans la foule barbare Dont la rumeur dilue mon chagrin singulier.
Dans le lacis ombreux des rues, où je m’égare Parmi des inconnus à l’allure bizarre, J’aperçois brusquement un décor familier.
Exaltée, je t’attends sur le quai de la gare, Dans la brume glacée d’un matin de janvier, Que nos baisers futurs promettent d’égayer.