Aussitôt que la nuit enveloppe la ville, Les graffiteurs armés de bombes de couleur Conjuguent leurs talents pour couvrir la froideur Du décor bétonné de leurs dessins habiles.
Sous l’œil indifférent de la lune immobile, Les maîtres du pochoir tracent avec ardeur Sur les murs délabrés des motifs en l’honneur D’un horizon pétri de promesses fertiles.
Parés de leur vision d’un flamboyant ailleurs, Ils arpentent les rues pour composer en chœur Des tableaux constellés de messages fébriles.
Les princes du graphisme effacent la laideur D’un monde de grisaille, où la mort se profile, Sous leurs fresques fleuries de joies indélébiles.