À l’aurore brumeuse, une jeune grenouille, Lassée de son étang dont les flots assombris Forment une prison qui lui ronge l’esprit, Gémit sur les douleurs de son corps qui se rouille.
Les oiseaux enchanteurs du pays, qui gazouillent Un concerto radieux dont les accords fleuris Célèbrent un ailleurs où le soleil sourit, L’empêchent de tomber tristement en quenouille.
Écœurée par l’odeur des nénuphars pourris Qu’arrosent à foison de lourds nuages gris, La belle se décide à partir en vadrouille.
Au fond d’un restaurant qui pue le poisson frit, L’animal s’évanouit en voyant les dépouilles Des ses sœurs entourées d’une platée de nouilles.