Jetée sur le trottoir par ma froide poison, Je dissous l’écheveau de mes peines amères Dans une aigre vinasse inapte à me soustraire Aux souvenirs cruels qui hantent ma raison.
Vautrée dans l’avenue, près de notre maison, Sous le halo laiteux d’un triste réverbère, Je me laisse envahir par le spectre polaire De notre amour entré dans sa morte saison.
Rebelle aux railleries d’anonymes vipères, J’épanche la douleur de mon cœur solitaire Qu’étouffent les chardons d’affreuses trahisons.
L’étau de mon chagrin lentement se desserre Quand un soleil lustral inonde l’horizon De ses feux augurant ma proche guérison.