Dans le porte-bouquet, l’orchidée solitaire Au velours satiné lentement se flétrit Devant la commerçante au visage amaigri Par l’étang de sa vie à l’ennui délétère.
Le lilas, le jasmin, la rose et la fougère Conjuguent leurs couleurs dans un hymne fleuri Dont les parfums soyeux égayent les murs gris Du magasin dressé dans un quartier austère.
La tulipe fanée se disloque en débris Sous l’œil indifférent du jeune mistigri, Occupé à mâcher l’enivrante cataire.
Quand la venue du soir assombrit son esprit, La fleuriste s’attarde auprès des primevères Dont l’arôme s’exhale en gaieté salutaire.