À l’orée d’une ville étroite de silence, Je lègue mon effroi, mes appels au secours, Mes abandons déçus, ma tristesse du jour, Au temps dilapidé, désaxé, sans défense.
Le monde se replie sur nos invraisemblances. Au coin de chaque rue, au fond de chaque cour, Notre histoire s’écrit en mensongers discours Sous un ciel délabré, éclaboussé d’absence.
Le désordre et l’ennui se rejoignent le soir Sur l’océan glacé où se noie notre espoir. L’anarchie du futur ensable nos sourires.
Au gré de l’ironie des rêves barbelés, Notre sang se déverse en gouttes de délire Qu’un soleil obscurci refuse de brûler.