À portée de regret, le vieux buffet transpire Des flots de souvenirs aux parfums enivrants, Des écharpes moisies, les lettres d’un parent, Intrépide exilé, commandant d’un navire.
Il abrite un fatras d’odorants cachemires, Un sac à main usé où se cachent des francs, Un portrait déchiré au visage implorant, Un trésor oublié dans une tirelire.
Drapé dans le silence, attentif, en retrait, Il conserve en son cœur de prodigieux secrets Dont l’arôme attrayant attise les mémoires.
Il mêle habilement les fragments du passé Aux choses du présent dans ses entrailles noires En veillant à cacher les vestiges glacés.