Tandis qu’autour de lui, déchirant le silence, Les valeureux soldats au regard de dément Marchent en rangs serrés sous un clair firmament Où se vautre un soleil puant d’indifférence ;
Le survivant du val, qu’emporte une ambulance À l’abri du village où meurent crânement Les conscrits entassés en un charnier fumant, S’oppose en solitaire au trépas qui s’avance.
Loin des champs dévastés par les bombardements, Le rescapé, gavé de remèdes calmants, Retrouve à l’hôpital une fière apparence.
Le fantassin, bardé d’immenses pansements, Inaptes à cacher ses muettes souffrances, Lave dans la boisson son âpre déchéance.