Le vieux chêne à cinq troncs Offre sa chevelure frémissante À la tiède brise du soir.
Il retient tendrement Les derniers rayons du soleil. Il étend son ombre immense Sur la rivière assoupie.
Les pieds chaussés de mousse, Il veille sur la prairie et ses habitants. L'écureuil, le pigeon, le coquelicot, S'endorment en paix.
Dans la nuit silencieuse, Sa peau ridée s'assombrit. Il se souvient des jeunes amants Qui venaient s'enlacer Sous son feuillage complice. Le murmure du vent apporte L'écho de leurs soupirs. L'horizon rougeoyant reflète La beauté de leurs visages en feu. Gorgé de l'espoir distillé Par sa sève attentive, Le vieux chêne les attend.