Sous le soleil de mai dont les rayons dorés Réchauffent tendrement la place du village, Le pinson printanier chante son gai message Devant des vagabonds vaguement enivrés.
Les familiers du bar, le visage empourpré, Enflammés par l’abus de vigoureux breuvages, Maudissent sans répit le sinistre éclairage Qui plonge dans leurs yeux ses poignards acérés.
Une belle étrangère, assise à la terrasse, Noie dans un vieux porto les années qui l’agacent Afin de se lover dans un furtif repos.
Accoudé au comptoir, un vieillard solitaire Soliloque âprement d’une voix de crapaud, Le nez dégoulinant au-dessus de son verre.