Sourd au charivari de propos insipides, Tristement affalé sur le bord du comptoir, Le jeune vagabond noie ses papillons noirs Dans un poisseux torrent de mensonges liquides.
L’écheveau silencieux de ses peurs se dévide Dans le flot ténébreux de l’ivresse du soir, Qui l’emmène voguer, sur le fil du rasoir, Jusqu’au douillet pays des rêves intrépides.
Quand la main du chagrin lacère son poitrail, Guidé par le hasard, il délaisse les rails De l’ennui pour tracer sa ligne solitaire.
Il assemble ses joies en fascinant bouquet Dont l’enivrant parfum chasse l’odeur amère Des nuits de beuveries dans d’infâmes troquets.