Accrochée dans un ciel étouffant de tristesse, La lune silencieuse étend d’aigres lueurs Sur la Terre souillée par les tirs fossoyeurs Des humains insoucieux des champêtres richesses.
Lassée d’illuminer les soldats qui ne cessent De changer l’univers en écheveau d’horreurs, L’astre de nuit déploie ses rayons enchanteurs Sur le corps endormi d’une exquise princesse.
Tandis que les guerriers déplorent la noirceur De la voûte où grandit le spectre de la peur, La belle se réjouit des lunaires caresses.
Le soleil matinal, insensible au bonheur De la fée solitaire, odieusement s’empresse D’incendier le berceau des nocturnes tendresses.