Le gardien de mes nuits, habillé de métal, Affiche dans son œil la subtile menace De l’avancée du temps vers l’aurore vorace Où mon rêve s’éteint quand sonne le signal.
Il me blesse les yeux de son éclat brutal, Éclaire méchamment les hargneuses grimaces Que m’arrachent ses cris lorsque je me prélasse Dans le tendre velours du repos matinal.
Mon réveil se déverse en notes fracassantes Qui mordent les secrets que mon esprit fomente, Avant de me jeter, vaincue, hors de mon lit.
J’assomme ce tyran au nom de la paresse Afin de m’endormir, mon forfait accompli, Dans un écrin soyeux où plus rien ne me presse.