Je quitte ce matin la poussière des villes Où règne la tristesse au parfum hivernal, Qui plonge les esprits dans le carcan létal De l’ennui verglacé, gorgé de bruits hostiles.
Je m’éloigne avec joie des ténébreux vigiles, Férocement munis d’un fouillis de métal, Qui barde les cités d’un effroi viscéral, Sous le regard blasé des habitants dociles.
Afin d’exorciser les spectres de mon cœur, Je pars vivre au sommet d’une montagne en fleurs, Dont l’âpre pureté apaise les souffrances.
Dans ce secret écrin en bordure du ciel, Mon âme s’ouvrira à la beauté immense De l’univers pétri d’un espoir torrentiel.