Aux portes du néant drapé d’une aube grise, Je marche à pas feutrés sous le regard moqueur Du démon silencieux qui darde sur mon cœur Une lame glacée aux menaces précises.
Au moment de boucler ma dernière valise, Je m’avance en solo, rebelle à la douleur, Sur le fil barbelé que l’ange du malheur Tend pour me diriger vers sa cruelle église.
Sombrement ballottée sur le flot destructeur De l’avenir pétri de fantômes vengeurs, J’implore le secours de mon âme insoumise.
Quand la main de l’effroi effrite ma fureur En débris vermillon qui souillent ma chemise, Je troque mes projets contre une mort exquise.