Puisque le quotidien m’ennuie sinistrement, Je quitte cette vie dans un éclat de rire Afin de m’envoler vers le joyeux empire Où j’oublierai bientôt les humains assommants.
Loin du bourbeux lacis de poisseux sentiments Dont les vivants sournois ornent leurs vains délires, Je navigue aujourd’hui sur l’aimable navire Qui m’emmène au pays des rêves de diamant.
J’abandonne avec joie l’abyssale tristesse Où le destin jadis m’a jetée, pour que cesse Le funèbre concert des fantômes mortels.
Les anges du néant, habillés de silence, Recouvrent mon esprit du linceul éternel De la mort imprégnée de solitude immense.