Sitôt que la clarté d’une maison m’attire, Je vole prestement jusqu’au nid pourvoyeur De chair tiède où frémit le nectar enchanteur Dont le parfum ravit ma trompe de vampire.
Dans la ville agitée, je bâtis mon empire En dévorant le corps d’appétissants flâneurs, Avant d’aller piquer de stupides dormeurs Qui se lèvent d’un bond, décidés à m’occire.
Sur le quai du métro, je traque avec ardeur Une foule serrée de masques en sueur, Dont mes taquineries effacent le sourire.
Dans les foyers cossus, je pénètre en douceur, Afin de prélever le sang que je désire Sur des bourgeois douillets, zélés à me maudire.