Cependant que Noël étend ses feux splendides Sur la ville endormie dans un lit de bonheur, Je dérive en solo, au gré de mes frayeurs Qu’exaltent des voyous aux railleries acides.
Dans la nuit silencieuse où le temps se dévide En perles d’espérance offertes aux flâneurs, Je dilue mon ennui dans un flot de liqueur, Accoudée au comptoir d’un cabaret sordide.
Aussitôt que l’alcool essaime dans mon cœur Un chapelet brûlant de rires enchanteurs, Je souris au déclin de mes doutes morbides.
Quand l’aurore déploie ses premières lueurs Aux portes barbelées d’un matin insipide, Je me laisse égorger par la griffe du vide.