Dans la nuit barbelée de mes noires démences Que nourrit une armée de fantômes pervers, Je dessine en secret un chemin vers l’enfer Tapissé des chardons de la désespérance.
Au rythme échevelé de mes incohérences, Je déchire mon âme en souvenirs amers Dont les crocs acérés se plantent dans ma chair Qui s’effrite en lambeaux de cruelle souffrance.
Pétrifiée de douleur au milieu du désert, Je me laisse ronger par le brûlant cancer De l’angoisse germée dans le lit du silence.
À l’aurore sanglante, épuisée, je me perds Dans le marais poisseux de mes peines immenses, Où des monstres narquois m’invitent à la danse.