Je garde en ma mémoire un bouquet de senteurs, Savamment composé depuis ma tendre enfance Dans mon village orné de tilleuls qui s’élancent Vers un ciel égayé d’un soleil enchanteur.
J’oppose à la cité habillée de froideur Les effluves soyeux d’une forêt immense, Constellée de sapins, témoins des confidences De mon âme imprégnée d’un champêtre bonheur.
J’efface les relents de ma désespérance, Germée dans le marais des urbaines violences, Sous le parfum puissant de mes lilas en fleur.
J’éteins l’odeur soufrée des fantômes, qui dansent, Dans mes nuits d’insomnie, le ballet de la peur, Sous l’arôme épicé d’un vin consolateur.