Je viens d’un vieux village où la lune prolonge Le silence glacé du paysage empreint D’une mélancolie où les rayons chagrins D’un soleil moribond, sinistrement, s’épongent.
J’enterre dans mon cœur la ruelle qui longe L’église poussiéreuse à la cloche d’airain, Refuge improvisé de muets pèlerins Dont la fatigue éteint les doutes qui les rongent.
Prise dans les filets de mon passé, je crains Que mes regrets ne noient mes rires souverains Dans l’océan amer de mes scabreux mensonges.
Quand l’aurore blanchit mon horizon restreint, Brusquement délivrée de ma peine, je plonge Dans l’antre du futur, où s’étouffent mes songes.