Embarquée malgré moi pour un dernier voyage Au pays ténébreux des rêves déchirés, Je regarde aujourd’hui notre bateau sombrer Dans l’océan bourbeux de tes accès de rage.
Accrochée au récif de nos libertinages, Où mon désir s’écorche à tes yeux acérés, Je dilue mon chagrin dans un flot mordoré De whisky rescapé de nos fêtes sauvages.
L’ouragan de tes cris s’acharne à lacérer Le souvenir radieux de nos corps empourprés, Tandis que ton regard me glace le visage.
Sitôt que ma raison commence à chavirer, Je quitte notre îlot ruiné par tes orages, En m’agrippant au cou d’un oiseau de passage.