Dans ce pays brumeux où l’austère horizon Étire un voile gris au parfum de silence Sur les dormeurs cloués sur un lit de souffrance, Je marche en me heurtant aux portes des prisons.
Dans la ville étouffée par l’âpre déraison Que l’ange de l’effroi, en habit d’insolence, Verse sur les esprits, en solo, je m’avance Jusqu’à son cœur figé dans sa morte saison.
Dans la longue avenue où les piétons s’élancent Sur les trottoirs souillés de leur désespérance, Je cherche la chaleur d’une aimable maison.
Dans le bar enfumé où je tente ma chance, Un torrent de whisky me met au diapason Des clients familiers de ce fougueux poison.