Sitôt qu’à son chevet se posent les lueurs Du soleil qui pactise avec l’aurore grise, L’homme, levé d’un bond, en silence organise Sa joyeuse échappée au pays des pêcheurs.
Assis sur un pliant de toutes les couleurs, Le sportif solitaire, en manches de chemise, Surveille son bouchon flottant sur l’eau qu’irisent Les ablettes nageant à faible profondeur.
Dans le matin brumeux qu’égaient les vocalises Des oiseaux du pays, il lance avec maîtrise Sa ligne dont le bout s’orne d’un ver trembleur.
Lorsque tombe le soir, il emporte ses prises Dans son foyer douillet où le regard flatteur De sa femme nourrit son insolent bonheur.