Les chants désespérés, jaillissant par centaines De cerveaux torturés d’écrivains ténébreux, Zélés à cultiver l’accablement au creux De leurs phrases glacées, me donnent la migraine.
Lassée de partager les cauchemars obscènes De poètes déments dont les quatrains ombreux Résonnent aigrement dans mon esprit fiévreux, J’immerge leurs recueils dans l’eau de la fontaine.
Ma plume solitaire aux accents chaleureux Se répand désormais en poèmes nombreux, Joliment imprégnés d’une joie souveraine.
Portée par le vaisseau de mes vers vigoureux, J’aborde au doux rivage où d’exquises sirènes Effacent les échos de mes anciennes peines.