À force d’exprimer en phrases monotones Un déluge incessant de chagrins sibyllins, Germés dans le cerveau d’un écrivain enclin À la mélancolie, sa plume déraisonne.
Au hasard d’un quatrain, la rebelle abandonne L’auteur dont la noirceur annonce le déclin, Pour écrire en solo un poème câlin Dont la beauté éteint les peurs qui l’emprisonnent.
Dans le bureau glacé, encombré de vélins, La belle se répand en sonnets cristallins, Sous le regard jaloux de ses consœurs bougonnes.
Le poète, irrité par ses déliés malins, Évince de ses vers la géniale amazone, Avant de s’abîmer dans un ennui aphone.