Plutôt que d’épancher les passions de son âme Sur des cahiers drapés d’une blanche froideur, Le poète confie à son ordinateur Les sonnets inspirés par la fée qui l’enflamme.
Pendant qu’il applaudit le merveilleux programme Qui l’aide à peaufiner ses quatrains enchanteurs, La machine subit les assauts ravageurs D’un perfide virus à la violence infâme.
Quand un rondeau dédié à sa dame de cœur Se transforme à l’écran en écheveau d’erreurs, L’écrivain subodore un effroyable drame.
Il débranche aussitôt, d’un mouvement rageur, Le clavier insolent où son malheur se trame, Pour écrire au stylo l’éloge de sa femme.