Dans les supermarchés où les caddies s’animent En un ballet urbain de clients envoûtés Par les démons sournois de la publicité, Orfèvres de slogans aux promesses sublimes ;
Dans le métro bondé d’une foule anonyme Qu’un accordéoniste invite à écouter Sa chanson qui dévide en accords veloutés L’écheveau flamboyant de ses désirs intimes ;
Dans le journal du soir où l’inhumanité S’entremêle aux récits de sauveteurs dotés D’un courage fiévreux où le respect s’arrime ;
La poésie fleurit les murs de la cité Bardés de graffitis dont la violence exprime Le mépris pour un monde où le verbe s’abîme.