Le cerveau encombré de rimes bourdonnantes Qui voilent les échos des rires insolents Nés dans les insomnies où fleurit son talent, La poète construit des images démentes.
Dans la ville assombrie qu’en solo elle arpente, Elle cueille des mots dont les accents troublants Chassent le bataillon de souvenirs brûlants Qui déchirent son cœur de leurs griffes sanglantes.
Sur la table où somnole un matou nonchalant, Elle alterne sonnets et strophes de vers blancs, Afin de conjurer les démons qui la hantent.
Sitôt que la fatigue émousse son élan, Elle quitte à regret sa plume chatoyante, Pour s’endormir au seuil d’une aurore étouffante.