Pendant que, loin de moi, tu conduis ton bateau Sur l’océan bourbeux de ma désespérance, Dont les lames glacées déchirent le silence En reproches amers au tranchant de couteau ;
Pendant que, chaque nuit, l’implacable marteau Du souvenir s’acharne à briser mes défenses En creusant dans mon âme un gouffre de souffrances, Où mes projets ardents se diluent aussitôt ;
Le phare de mon cœur déverse sa lumière, Pétrie de notre union aux frissons incendiaires, Vers l’esquif qui t’emmène aux portes de la mort.
Je lance à ta rencontre un bouquet de tendresse Afin que, dès demain, tu reviennes au port De mon amour zélé à laver ta tristesse.