Mon amie envolée, seule, je déambule À pas désenchantés, sur le fil du rasoir, À l’orée d’un futur étroit comme un couloir, Où se trame en secret mon odieux crépuscule.
Dans la ville agitée où des regards me brûlent, Je marche en automate, au hasard des trottoirs, Insensible au ballet que les ombres du soir Dansent pour égarer mes pas de somnambule.
Afin de me soustraire aux effroyables bruits Qui hantent ma mémoire aux abords de la nuit, Je plonge dans les flots d’une insondable ivresse.
De mon cœur monte un chant dont les sombres accords Raniment une armée de spectres, qui s’empresse D’emmener ma carcasse aux portes de la mort.