Pendant que tu t’enfuis loin de notre maison, Impavide gazelle au visage sévère, Je cultive un jardin de plaisirs éphémères Dont ma pluie de cristal hâte la floraison.
Pendant que tu m’oublies au fil des horizons Où te conduit ton cœur de beauté solitaire, Je dilue mon ennui dans une ivresse amère, Inapte à effacer tes froides trahisons.
J’étouffe le chagrin dont les crocs me lacèrent Dans le flot nébuleux d’un sournois somnifère Zélé à fabriquer des rêves à foison.
Je drape les démons de mon âme polaire De volutes bleutées au goût de déraison, Creusant les fondements de ma noire prison.