Quand l’ombre de la nuit se lève sur le monde, Repliée en moi-même, au fond de la prison De mon corps déchiré par un fumeux poison, Je vogue sur un flot de pensées vagabondes.
Prisonnière à jamais de l’écheveau immonde Des spectres verglacés qui plongent ma raison Dans un gouffre d’effroi, où se noie l’horizon, J’implore mes bourreaux afin qu’ils me répondent.
La griffe de la peur, éclose dans mon âme, Offre mon avenir aux implacables lames Du mortel élixir qui dévore mon sang.
Mon liquide létal dilue ma peine amère Dans un torrent brûlant de plaisirs indécents Qui creuse le tombeau de ma vie solitaire.