Sitôt que le réveil déchire le silence En lambeaux ténébreux de rêves avortés, J’avale un café noir, avant de me jeter Dans le ventre puant de la cité immense.
Dans le métro bruyant où s’agite en cadence Une foule asservie à la banalité Du temps qui se déroule en gestes répétés, Je vois poindre la fleur de la désespérance.
Sous le ciel nuageux, je me laisse emporter Par un flot de piétons au regard tourmenté D’une sourde aversion pour le jour qui commence.
Dans mon bureau glacé, je prie de se hâter La pendule indolente, afin qu’elle s’élance À pas accélérés jusqu’à ma délivrance.