Immobile récif, usé par les tempêtes, Tu offres ta surface aux vagues que la mer Lance inlassablement sous le ciel outremer Où s’étire un soleil en parure de fête.
Tu lacères les flancs des bateaux qui se jettent Sur ta masse figée en un silence amer, Avant de sacrifier au maître de l’enfer Les voyageurs noyés pour de vaines conquêtes.
Quand ta face assombrie par l’horizon désert Reçoit des cormorans qui chantent de concert, Une joie insolente illumine ta crête.
Lorsque la voûte lâche une gerbe d’éclairs Sur les flots agités de grondements diserts, Tu pries les éléments d’engloutir la planète.