Ce soir, le temps s’écoule en heures de tristesse Pendant que je t’attends dans la salle du bar Parmi un chapelet de clients égrillards, Au rythme d’un juke-box dont le tempo m’oppresse.
Rebelle aux moqueries de lascives tigresses, Zélées à attirer l’attention des gaillards Accoudés au comptoir, je fixe mon regard Sur la porte obscurcie par des traces de graisse.
Le tic tac de l’horloge effrite le rempart De ma tendre confiance en scandant ton retard, Sous les yeux du serveur que ma peine intéresse.
Quand le soleil d’hiver éteint ses derniers dards, J’arrache de mon cœur tes perfides promesses, Avant de me plonger dans la rue en vitesse.